Tout, tout, tout, tout, tout petits…
Avez-vous déjà observé les étoiles ? Je veux dire, vraiment observé.
On sait tous qu'au-dessus de nos têtes flotte une multitude de petits points brillants, dont on ne sait à vrai dire pas grand-chose. Pour ma part, un soir, j'ai levé les yeux, je ne sais toujours pas pourquoi, et me suis dit « c'est quoi en fait, ces trucs-là ? ». Mal m'en a pris, ce soir-là, j’ai ouvert la boîte de Pandore…
Tous ces points semblent bien inactifs, mais il n'en est rien, ça grouille d’activité là-haut. Si tant est qu’on puisse utiliser ce terme bien sûr, en général plutôt employé pour décrire des objets de petite taille, alors que là, vraiment, il n’en est rien !
Là-haut, tout est énorme, et carrément hyperactif.
Savez-vous que notre soleil, auquel on doit finalement tout (sans soleil, pas de photosynthèse, sans photosynthèse, pas de végétaux, sans végétaux, pas de vie animale, sans vie animale, pas d’humains, sans humains, pas de GEF), est une étoile plutôt banale et de taille très ordinaire ? Une géante rouge par exemple, qui est une étoile passée à un stade ultérieur de son évolution, peut présenter un rayon plus de 1000 fois supérieur à celui de notre étoile. Dingue, non ?
Une autre illustration du gigantisme de l’univers (à supposer qu’il n’y en ait qu’un bien-entendu) :
Dans le ciel, par une belle nuit claire et dans un environnement propice, obscure, sans pollution lumineuse, vous pouvez compter, si vous en avez la patience, environ 3000 étoiles.
Mais il y en a bien davantage en réalité… Notre soleil compte parmi les environ 250 milliards d’étoiles de la Voie Lactée, notre galaxie. Notre galaxie, ainsi que sa voisine Andromède, fait partie de l’amas local (oui, en astronomie, quand on parle « local », on voit large), qui compte environ 60 galaxies (elles-mêmes toutes composées de milliards d’étoiles). Vous suivez ?
C’est pas fini… l’amas local fait partie du superamas de la Vierge (qualification tout-à-fait arbitraire. C’eut probablement été le superamas du pingouin si c’était une personne de culture induite qui avait dû déterminer son nom), comportant lui-même environ 2000 galaxies.
Des superamas, il y en a plein et ils s’organisent en « filaments ». A perte de vue, jusqu’aux limites de l’univers observable, que l’on situe à 13,7 milliards d’années-lumières, soit 13,7 fois la distance parcourue par la lumière en une année (je vous épargne le calcul…😁). Et cette limite de l’univers est régulièrement repoussée avec le temps qui passe et les évolutions technologiques.
Bref, en récapitulant, on a là des milliards de milliards d’étoiles, dont une bonne partie sont bien plus grosses que notre soleil . Et on sait depuis les années 90 qu'un très grand nombre d’étoiles ont des planètes, que notre étoile n’est pas une exception, loin s’en faut. Ça laisse songeur quant au nombre de planètes dans l’univers. Et quand on sait que l’eau est abondante dans l’univers entier, de là à parler de vie extraterrestre, il n’y a qu’un pas. A ce propos, le Dr Ackerman, un ami, malheureusement décédé, docteur en chimie et ayant bossé pour la NASA au Kennedy Space Center, me disait un jour « je ne sais s’il y a de la vie extraterrestre, mais si quelqu’un t’affirme qu’il n’y en a pas, il est sans doute très peu habile en calcul de probabilité ».
Ce même ami, toujours très philosophe, me disait un jour « si quelqu’un te dit qu’il comprend la physique quantique, C’est qu’il doit être fou ». Mais je laisse ce sujet pour un autre billet… 😁
En conclusion, si vous n’avez jamais eu l’occasion de plonger votre œil dans l’oculaire d’un télescope, c'est une expérience que je vous recommande de tout cœur. Personnellement, la première fois que j’ai vu Saturne, ça a été pour moi un véritable choc. J'ai pris conscience qu’elle n’était pas que dans les bouquins, qu’elle était accessible, observable, gratuitement (pourvu que ça dure) ! C’était comme accéder à un autre monde et de ce fait relativiser notre place dans cet univers si immense, bien que chaque jour un peu moins insondable.
Comme disait je ne sais plus qui : « si demain une supernova venait à souffler notre atmosphère et détruire toute vie sur Terre, ce ne serait probablement même pas dans la presse galactique 😁.
Gardez un œil sur le newsletter du GEF, il n’est pas impossible qu’un de ces jours, je ressorte mon bon vieux télescope et qu’on se fasse une soirée GEF-astro, avant l’arrivée de cette harpie de supernova…
En attendant, cet été, installé tranquillement le soir sur la terrasse ou n’importe où ailleurs, éteignez les lumières, patientez quelques minutes, le temps que vos pupilles s’adaptent à l’obscurité, se sensibilisent aux sources lumineuse de faible intensité, et à l’œil nu, regardez attentivement le ciel. Les points dont la luminosité scintille, ce sont des étoiles de notre galaxie. Si vous en voyez un dont la luminosité est stable... félicitations, vous être en train d’observer une planète voisine !
Merveilleux spectacle que nous offre l’univers, dont on oublie trop souvent que la Nature, c'est lui aussi… surtout.
Christophe H.